Dans son article sur les principales gaffes que beaucoup d’entreprises font à l’engagement d’un manager, Adil Malia(1) cite cinq péchés capitaux qui sont la cause d'une intégration ratée.
- Empiler les attentes opérationnelles à très court terme, et laisser un paquet de dossiers en suspens dès que son arrivée planifiée (parfois des semaines plus tard).
- Ignorer ou méconnaître les frustrations des candidats internes qu'on a éconduits : petits jeux, peaux de banane et mines garanties à tout bout de champ.
- Traiter son arrivée et sa mise en route comme un événement banal. Après tout, d’autres l’ont fait avant lui…
- Le lâcher en solo trop tôt, avant qu’il ait pu s’acclimater aux processus et surtout à la culture en vigueur dans l’entreprise.
- Penser qu'on le connaît déjà bien à travers le processus de sélection et laisser de côté tous les points d’attention qui sont autant de points à travailler avec lui dès (avant ?) son entrée en fonction.
Et si faire appel à un intérim manager pour gérer les ventes pendant la période de recrutement était le moyen de contourner ces écueils ?
- L’intérim manager gère les dossiers opérationnels et l’activité commerciale quotidienne de l’équipe de vente : la table de travail du nouveau manager reste dégagée. A son arrivée il trouvera une équipe en ordre de marche et moins de pression de résultats immédiats. Il aura l’énergie et le temps pour bien enfiler le costume.
- L’intérim manager assure un rôle de tampon entre l’annonce frustrante (c’est un extérieur qui a été choisi) et l’arrivée effective du nouveau manager. Plus neutre, il est mieux placé pour accompagner le processus de deuil du / des collaborateurs concerné(s) que celui qui prend la place que certains membres de l’équipe briguaient.
- L'intérim manager évite aussi que les équipes soient plus ou moins livrées à elles-mêmes. Oui je sais, le big boss a dit qu'il se chargeait personnellement d'encadrer les commerciaux en attendant que le nouveau manager soit là. Vous y croyez, vous ? S'il peut le faire efficacement, ce sera au détriment de quelle autre tâche ? On se prémunit également contre les prises de pouvoir ou les grignotages de compétences par les membres de l’équipe ou par les collègues, compliqués à annuler une fois le nouveau manager en place. Qui est disposé à restituer une part de responsabilité (de pouvoir ?) qu'il a assumé pendant quelque temps ?
- L’intérim manager peut assurer l’accueil et la mise en route du nouveau manager, et le lâcher progressivement en solo. Beaucoup mieux qu’un écriteau « Bonjour, la clé est sous le paillasson, installez-vous », pas vrai ?
- S’il poursuit son rôle après l’arrivée du nouveau manager, l’intérim manager peut évoluer vers une posture de coach (stricto sensu) pour son successeur : totalement effacé pour le reste de l’équipe, toujours présent pour accompagner le nouveau manager dans sa prise de fonction, notamment dans les apprentissages qui lui restent à faire.
- Dans le cadre d’une création de poste, installer un intérim manager avant de lancer le recrutement permet de gérer l’opérationnel, tout en affinant le profil idéal du candidat à recruter. Il peut initier certains chantiers, installer les premiers éléments de la nouvelle structure et accueillir le nouveau responsable des ventes une fois que ce dernier aura été recruté.
Vous adhérez à mon propos ? A vrai dire ça m’arrangerait, puisque cet intérim manager commercial, chez vous, dans votre entreprise ou chez vos clients (là je m’adresse aux
recruteurs)… ce pourrait être moi.
Et si vous voyez les choses autrement, échangeons, enrichissez le débat de votre point de vue. Thomas Jefferson a dit : « Quand deux personnes se rencontrent et échangent un dollar, elles
repartent chacune avec un dollar. Quand elles échangent une idée, elles repartent chacune avec deux idées. »
On en parle ?
(1) Adil Malia: "Not planned to succeed". Lien vers l'article
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